dimanche 30 mars 2025

L'histoire de Souleymane


La dernière image ? Probablement n'importe quel morceau de vie du film où la langue qui domine dans les échanges n'est jamais (ou presque) le français mais du wolof, du lingala que sais-je encore... Ceci accentue de sentiment d'incursion d'autres manières de voir la vie dans un Paris véritable marché ouvert aux rêveurs en pied ou à byciclette , aux nouveaux "chercheurs d'or" - l'or étant en l'état un tout petit peu de dignité réclamée, rien de plus...

Dans l'ensemble, la mise en scène embarquée à l'épaule à hauteur de coups de pédale sur le pavé parisien donne un rythme et une fluidité bienvenus. On navigue aux cotés de Souleymane et on suit avec intérêt sa course à l'argent qui lui permettra d'obtenir ses fameux  papiers. Son sésame !

Maintenant il faut bien dire que je suis resté sur ma faim. D'abord parce que la dimension "film noir" est trop peu explorée / exploitée alors que ç'aurait dû être le coeur de l'intrigue. On imagine aisément les milliards d'intrigues fabuleuses à développer autour de ces emprunts d'identité. Or on reste en surface, on survole les petites difficultés (roue voilée, mauvais commentaires de clients, "loueur" de compte peu fiable, fiancée au pays qui a rencontré quelqu'un) pour accoucher d'un entretien sans grande aspérité.

Par ailleurs et c'est le plus gênant je trouve, les bons sentiments de cette scène finale (après le chapitre du discours  préparé et recraché à l'aide de réseaux bien organisés - idée efficace et intéressante pour le coup) font tendre l'ensemble vers le "mielleux, le côté "united colors of Benetton" sirupeux, quand on a pourtant pris la peine durant le film de soulever le capot pour montrer les dérives infames du capitalisme et en filigranne les exactions de ces réseaux mafieux obéissant aux mêmes principes que la grande méchante loi du marché (tu veux tes justifs, donne-moi l'argent) avec au fond même pour les protagonistes en question des intentions souvent beaucoup plus terre à terre qu'une maman mal aimée à soutenir au pays par (d'après ce qu'on en sait) un fils unique... Un peu léger pour conclure.            

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