samedi 4 janvier 2025

Arcane

 


La dernière image ? Forcément ce dénouement qui consacre une forme de résolution familiale, de climax intime où les personnages clés de l'histoire se retrouvent autour d'un repas de film d'horreur. On comprend bien alors que la force de cette première saison, c'est l'attention minutieuse portée sur les personnages, leur psychologie, leur humanité, les failles et rêves de chacune et chacun....
  
Dans l'ensemble, on ne peut que saluer cette saison 1 tant sur le plan technique que de l'écriture et de la tension dramatique qui monte cresecendo au cours de ces 9 épisodes. Le résultat est souvent stupéfiant. 

En revanche, j'ai pas mal de réserves - sur des détails certes - mais qui m'ont dérangé : d'abord la difficulté à bien cerner ce monde et la façon dont cohabitent la ville du haut et celle du bas. A vrai dire il y a d'ailleurs quelque chose d'un peu "basique" dans la decription de ces ensembles hétérogènes (l'eau et l'huile) qui ne se parlent guère et dont on ne comprend pas bien la géographie. Par ailleurs la psychologie de Powder et sa schyzophrénie patente sont mal exploitées et donnent lieu à des séquences bien trop épileptiques (souvent excessivement démonstratif et à la limite du ridicule). Trop c'est trop, j'ai envie de dire. Et l'explosion finale n'arrange guère les choses... Elle est artificielle. On n'y croit pas vraiment. Etait-elle là pour régler des comptes ou pour tout faire péter ? Ce n'est jamais clair. Comme n'est pas claire la visée des 2 chercheurs autour de cette puissante énergie "bleutée" qui peut changer le monde... Un peu vague, on ne saisit pas les tenants et aboutissants.

A ces quelques réserves près, cette saison 1 est étonnante à beaucoup d'égards. C'est moins le cas de la saison 2 qui je trouve commence très mal (semble à première vue beaucoup plus mal écrite et bien trop bavarde) mais allez, donnons-lui sa chance...    

Pluto. Naoki Urasawa


 La dernière image ? Pas évident. Mais la relation entre North II et le compositeur de musique classique de l'épisode 1 vaut son pesant d'or. Il y a là une profondeur dans la relation du pianiste et du robot qui touche profondément. Je suis également bouleversé par la fin de l'épisode 6 et la disparition de Geisich face à ce petit Robot et son canon Cluster dissimulé sous un bouquet de fleurs (des tulipes ?).  

Je dévore en ce moment Monster du même Naoki Urasawa. Ayant passé du temps sur L'Attaque des Titans que j'apprécie beaucoup moins par exemple (lourd, redondant, avec des personnages superficiels et peu attachants), ou sur les oeuvres de Jiro Tanigushi (Quartier lointain, Le sommet des Dieux) que je trouve un peu surestimées, je dois à la vérité de dire que chez Urasawa j'apprécie la voix singulière, l'âme du poète derrière une intrigue policière souvent exigeante et complexe. Des défauts certes (ramifications narratives inutiles) mais de tels moments de grâce que je vois rien de plus intéressant à ce jour en matière de Manga.

J'ajoute ici, ayant achevé à l'instant la série et ses 8 épisodes, que le final me laisse tout de même un peu sur ma faim, se perd dans plusieurs directions et nous laisse dans une sorte de brouillard mental qui empêche de s'enthousiasmer tout à fait... Mais encore une fois, il y a par ici tellement de poésie, de moments suspendus, déchirants, que j'en reste émerveillé, sous le charme.