dimanche 22 décembre 2024

Conversation secrète

 


La dernière image ? La scène emblématique de cette filtature sur une place étendue et par définition difficile à circonscrire / étalonner / "quadriller" pour une écoute dès lors que les personnages principaux se déplacent et que des animations se donnent jour ici ou là. Une gageure...

Toute la force de Conversation secrète réside dans l'apparente simplicité de son dispositif filmique. Un héros plutôt taiseux sombre, marqué dans le passé par des filatures ayant coûté la vie d'innocents interroge le sens profond de son métier, de sa mission à l'heure où il pressent avoir avec cette mise sur écoute livré 2 oies blanches au vengeur qui peut y voir une occasion rêvée pour zigouiller à tour de bras... Mais est-ce aussi simple qu'il n'y paraît ? Ces échanges en apparence anodins sont-ils codés, dissimulent-ils des enjeux plus retors ? Plus on les écoute puis les ré-écoute, plus on finit par douter, y trouver ici une fragilité, là une détermination, un sous-texte... 

C'est tout l'intérêt de ce grand film qui s'inscrit élégamment dans la mouvance des Blow Up et autres Blow Out ! La musique est tout bonnement fantastique, colle parfaitement à cette atmosphère poisseuse et paranoïaque où la technologie toute puissante renforce paradoxalement tous les personnages dans des solitudes prostrées. La préfiguration en majesté de la période actuelle qui consacre l'inidividu interconnecté mais jamais aussi perdu, replié.        

A noter des seconds rôles épatants dont le regretté John Cazale ou le surprenant Harrison Ford dans un rôle fort ambigu. Et je retiens pour finir que Gene Hackman est un acteur particulièrement fantastique ici, chez Arthur Penn (son fantastique Night Moves) ou William Friedkin (Popeye dans French Connexion). Quasiment son trio gagnant. On pourra chercher aussi du côté de L'Épouvantail (Jerry Schatzberg) , Impitoyable (Clint Eastwood) ou Prime Cut (Michael Ritchie).


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