samedi 19 octobre 2024

Mars Express

La dermière image ? J'adore ce moment suspendu où le robot cherche à sécher ses larmes mais en vain... Puissamment poétique. Probablement que je retiendrai aussi l'attentat sur un bout d'autoroute tranquille et la façon dont l'héroïne parle enfin d'égal à égal avec son copain de robot qui soudain s'est affranchi de ses maîtres, de ses liens, de ses chaînes... Un véritable duo émerge. Séquence puissante qui marque les esprits. 

Les (nombreuses) références affleurent et sont identifiables tout au long de Marx Express : l'affiche naturellement (Cobra), les pillules rouges, l'univers des hackers (Matrix), l'attaque de la tueuse ou la séquence du commissariat (Terminator 1 & 2), Carlos, sa vie d'avant, la séquence finale et le combat contre un robot nouvelle génération (Robocop). Le copain de régiment devenu traître (Le Privé d'Altman). Toute l'imagerie Film Noir insérée dans de la SF évidemment on voyage dans les effluves de Blade Runner. Et puis le clin d'oeil final à 2001 A Space Odyssey.

Perso, j'apprécie que Mars Express cite ses glorieux aînés. Des références peut-être un peu trop lisibles parfois. Je regrette aussi quelques bavardages inutiles et décryptages rappelant parfois la résolution d'un épisode de Scoobidoo. Mais ceci étant cet univers est crédible, souvent inventif. on est pris et curieux jusqu'à la résolution finale. Le duo fonctionne, les dialogues et les choix artistiques et de mise en scène font souvent mouche. J'ai cependant une réserve : toute la chorégraphie des combats de la fin m'ont un peu déçu. La visée trop grandiose/grandoliquente de la résolution est une autre petite déception. J'aurais sincèrement préféré que cette idée reste une fausse piste et qu'on soit revenu sur une problématique beaucoup plus personnelle/intime... Ce dénouement place finalement le film davantage dans une veine James Bondesque ou Mission Impossiblesque (avec de super méchants à mettre hors d'état de nuire) que dans ce que le Film Noir a créé de plus beau, de plus vénéneux... Le final désespéré du Privé pour ne prendre que cet exemple...

Mais sinon c'est honnêtement un très bon film d'animation qui tranche avec le tout venant habituel. Et rien que ça on peut saluer !

dimanche 13 octobre 2024

Les Chambres rouges



La dernière image ? C'est ce fameux son strident qui surgit lorsqu'exclue brutalement de la salle du procès, l'héroïne obtient enfin un regard puis un geste énigmatique de l'accusé.

Séquence glaçante, mise en scène chirurgicale. D'ailleurs, c'est à retenir : Chambres Rouges (à l'instar de son accusé au physique d'abord quelconque) finit par exercer une emprise sur le spectateur à coups répétés de lents travelling étouffants qui jouent merveilleusement sur tous les registres du regard : celui qu'on vole, celui qui insiste, celui qui s'empêche, celui qui se dérobe, celui qui s'inonde de peur ou de tristesse... Cette approche parfois théâtrale, peut-être un peu rigide par moments, un peu distante, "intello" diront certains (ce que je peux comprendre dans les reproches exprimés) finit par servir le propos qui tout de même renouvelle le genre (enquête sur un serial killer et traque des preuves, on est à des années lumière du Silence des Agneaux pour ne prendre que cette référence) en créant ce trouble inquiétant sur les intentions de l'héroïne... Désaxée, sûrement, tueuse en puissance, on ne sait pas, elle cultive les rituels de la groupie "Copycat" et ne permet pas au spectateur que nous sommes de nous glisser sou le maquillage, derrière les lentilles pour radiographier via sa cornée veineuse les intentions profondes, premières. Des secrets si bien enfouis qui jusqu'au bout nous resteront inacessibles. Et cette question  demeure :  Où se situe le plaisir recherché au cours de cette élucidation ? Passionnant casse-tête.

Minimaliste, cuisine moléculaire du thriller horrifique, on peut donc rester sur sa faim par ici j'en conviens mais les quelques "flushs" sous le fard qui fusent font sacrément mouche et ont fini par emporter le morceau me concernant.

Reste une enquête dont on aurait peut-être aimé qu'elle soit plus complexe, davantage "manufacturée", à la sueur du front. Car la seule transpiration se produit ici sur du tapis d'appartement ou dans l'immaculée salle d'audience, au cours d'un interminable surplace. Le monde d'aujoud'hui en somme. Connecté partout mais ici. Et nulle part, qui sait ?

Et ça, renouveler un genre sans gesticuler, en bougeant à peine le petit doigt sur un clavier, en n'agitant que ses petits yeux rougis, c'est déjà un sacré tour de force.

Brillant !



mardi 8 octobre 2024

Armes Sensibles 2004

La dernière image ? Un tournage mémorable au petit jour. Une clairière, un saut dans le temps. Début des années 2000. Le temps file mais la pellicule imprime. Mieux, elle témoigne. Court-métrage fantastique d'un vieux copain.

Le temps file et nos âmes mélancoliques y sont toujours sensibles. Comme... l'arme toujours à l'oeil.  Et l'âme toujours à la bonne heure.


La planète des singes : Le nouveau royaume

 

La dernière image ? Probablement cette introduction délicieuse où l'on suit l'épreuve, le rite intiatique imposé à des jeunes singes sur le point de devenir adultes et qui doivent tutoyer les sommets pour dérober chacun son tour un oeuf de rapace. Un fameux. C'est bien filmé, on entre efficacement dans le film (malgré l'abus toujours malheureux d'effets spéciaux et d'autres fonds verts). 

Mais c'est vraiment tout ce qu'il y a à sauver. Par la suite, le personnage (ridicule et peu crédible) de la jeune femme qui suit les aventuriers, la horde de méchants singes, l'humain qui a survécu et vit aux crochets des "méchants", le finale orchestré sur un bord de mer où l'eau (on le sent venir) va constituer la menace principale pour l'équilibre déjà précaire de cette société tyrannique... Tout ici est faiblard, téléphoné et ne mérite pas le détour une seconde. Si ce n'est cette séquence d'intro plutôt bien troussée.

jeudi 3 octobre 2024

Furiosa

 

La dernière image ? Je retiens ce final illustrant le sort funeste réservé au méchant gesticulant du film. Belle image frappée du sceau d'un génie visuel que possède incontestablement George Miller.

Je ne suis pas forcément le "bon" spectateur parce que j'avais déjà à redire sur Mad Max Fury Road. Mais incontestablement celui-ci est encore en-dessous du précédent. Je crois surtout parce qu'en voulant multiplier les sous-intrigues (décupler l'adversité, faire émerger un nouveau méchant mais beaucoup trop bavard et inconsistant à mes yeux, ce qui toujours affaiblit un personnage couvant une telle ambition) le film s'étire et finit par "singer" le plus souvent les moments fortiches de Fury Road. Cela reste du grand spectacle parsemé de saillies visuelles impressionnantes mais la structure de la narration et le choix de certains persos tout comme une durée excessive m'ont vraiment laissé sur ma faim. Mais encore une fois, je ne fais probablement pas partie du panel rêvé étant resté marqué dans ma jeunesse par les 2 premiers Mad Max auxquels je garde toute mon admiration.